5.10.2011

MONTAGNE TERRE D' ÉLEVAGE

1- L’élevage il y a 8 000 ans

Le pastoralisme, antérieur à la civilisation agricole
« L’exploitation pastorale qui emplit tout le domaine méditerranéen, montagne et plaine associées, y devança sans doute la colonisation agricole », écrivait déjà Jules Blache dans les années 1930 dans son célèbre ouvrage L’homme et la montagne.     
De même, dans le Jura, Hervé Richard considère que l’élevage est antérieur à l’agriculture    . Pour lui, il est probable que les premiers agriculteurs du Jura, autour du sixième millénaire avant J.C., ont été, en raison des variations climatiques, conduits à plusieurs reprises à abandonner des tentatives de culture des céréales, pour rééquilibrer leur économie entre la chasse, la pêche et l’élevage. 
Cette antériorité de l’élevage, en zone de montagne, est attestée un peu partout, y compris dans les Andes où serait apparu progressivement, entre le huitième et cinquième millénaire, le premier élevage spécifique de la Cordillère, celui des camélidés.    
Chasseur puis berger, l’homme fut d’abord nomade
Pour Jules Blache, dans les temps anciens, « l’homme devenu berger fut d’abord nomade, comme il l’avait été déjà, chasseur à la poursuite du troupeau »
Dans la Grotte de la Vache, en Ariège, on a trouvé un os plat où figure « une très remarquable tête de capridé qui daterait du dixième millénaire ». Jacques Risse, qui relate cette découverte    , rappelle aussi qu’existait dans les pré-Alpes, dès le post-glaciaire, le « petit boeuf » à l’état sauvage.


2- De l’Antiquité au XVIIIème siècle
Les gros troupeaux des Gaulois 

La montagne méditerranéenne pouvait accueillir sans difficulté d’immenses troupeaux de caprins et d’ovins. 
Plus au nord, la longueur et la rigueur de l’hiver, l’abondance d’une neige lente à fondre imposaient aux éleveurs de constituer des réserves de nourriture pour leur bétail, et donc une certaine maîtrise de l’agriculture.
Cependant, d’après Varron, les Gaulois disposaient de gros troupeaux de moutons et de brebis, ainsi que de vaches et de boeufs qui jouissaient d’une excellente réputation dans le monde gréco-romain.
Au Moyen Age,  les ordres monastiques contribuent à l’essor de l’élevage
En montagne, comme en plaine, les ordres monastiques contribueront à l’essor de l’élevage durant tout le Moyen Age.
Les moines de la Grande Chartreuse dans les Alpes françaises possédaient une cinquantaine de vaches en l’an 1100 ; en 1226, ils possédaient aussi 750 brebis, 300 agneaux et 180 chèvres. De même, les Templiers avaient en 1308 un troupeau de 1725 ovins à la Cavalerie dans le Larzac et plus encore à la Commanderie Saint Eulalie au sud du Massif Central.    
De nombreuses zones de montagne connaîtront, au XVIIIème siècle, un état de surpopulation conduisant à la mise en culture de plus en plus de terres, au détriment de l’élevage. Ce mouvement s’inversera avec l’exode rural après la guerre de 1914.

In:http://www.lemangeur-montagne.com/ édité et conçu pour être affiché par Leopoldo Costa

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