La Révélation va inaugurer le droit à l'héritage des femmes mais aussi inscrire dans le marbre le principe de la supériorité et de la suprématie des hommes.
Le statut de la femme en Islam? Ouille! Les féministes n'ont qu'à bien se tenir. Le Coran n'a qu'un principe : l'homme est supérieur à la femme. « Les hommes ont autorité sur les femmes du fait qu'Allah a préféré certains d'entre vous à certains autres, et du fait que les hommes font dépense sur leurs biens, en faveur de leurs femmes. Celles dont vous craignez l'indocilité, admonestezles! Reléguez-les dans les lieux où elles couchent! Frappez-les! Si elles vous obéissent, ne cherchez plus contre elles de voie de contrainte!...», assure la sourate des Femmes (IV, 34).
La jeune fille ne peut choisir seule son époux. Le Coran étant muet sur le sujet, les juristes décidèrent qu'il lui fallait l'autorisation de son représentant légal. Le couple va mal? Seul monsieur peut prendre la décision de divorcer. Madame peut proposer à son époux une séparation à l'amiable, mais en lui offrant une compensation matérielle. Les musulmans rappellent volontiers que le Coran permit à la femme d'hériter, elle qui jusque là en était privée en Arabie. Mais en cas de décès du père, le fils a droit au double de la fille.
De même en cas de décès sans enfant l'homme hérite de la moitié des biens de sa femme, alors que celle-ci n'a droit qu'à un quart du patrimoine de son époux. La même inégalité de principe s'applique en cas de témoignage:la parole d'une femme ne vaut que la moitié de celle d'un homme. Surtout, la femme doit être monogame alors que l'homme peut prendre jusqu'à quatre épouses, sans parler des concubines.
Seule exigence du Coran, les traiter équitablement: « Épousez donc celles des femmes qui vous seront plaisantes, par deux, par trois, par quatre, mais si vous craignez de n'être pas équitables, prenez-en une seule ou des concubines! C'est le plus proche moyen de n'être pas partial » (IV, 3).
Mahomet d'ailleurs ne respecta pas luimême ce verset: Khadidja disparue, il s'empressa d'épouser Sawda, une veuve plutôt laide à qui il préféra, trente jours plus tard, la petite A'isha, (cf. p. 39) fille d'Abu Bakr, 6 ans (le mariage ne fut consommé que trois ans plus tard). Ensuite, il épousa Hafsa (cf. p. 43), la fille d'Umar, puis la belle Um Salamah, puis encore Um Habiba dont le mari avait apostasié l'islam et qu'il fit venir d'Abyssinie, puis encore l'envoûtante Zaynab, femme de son fils adoptif Zayd ibn Hâritha (cf. p. 47).
Mahomet s'interdit d'abord cette passion qui relevait de l'inceste, mais Dieu l'accusa de manquer de sincérité, et maria derechef son Prophète. Comment celui-ci aurait-il pu résister? Plus tard, il épousa une autre Zaynab, mais qui mourut au bout de huit mois, une esclave, Djowaririah, puis une jolie captive juive, Safiah. Sans parler de Rayhanah, de Maymounah, et bien sûr sans compter les concubines...
« Un champ de labour »
Médecin prescrivant un remède à une femme. (XV siècle). |
Et selon lui, « le premier trait qui marque le ménage multiple de Mahomet, c'est la jalousie, jalousie des femmes entre elles,jalousie du mari à leur égard ». La Tradition montre pourtant le Prophète d'une douceur sans égale et d'une grande tolérance dans la gestion de son gynécée, supportant les caprices et les reproches avec une belle constance. Il aurait même dit un jour: « On acquiert plus de mérites en dépensant son argent pour la femme qu'en faisant la guerre sainte. »
Mais il aurait quand même demandé à son cousin Alî de tuer le serviteur qui accompagnait Maria, la concubine copte que le gouverneur d'Égypte lui avait offerte, car il le trouvait trop proche de sa maîtresse. Le domestique n'échappa à la mort que parce qu'il était eunuque ... De même, il interdit à ses femmes, toutes plus jeunes que lui, de se remarier après sa mort, les condamnant ainsi à vivre de longues années solitaires...
Sont-ce les soucis de son foyer qui l'amenèrent à devenir misogyne? L'époux qui loua tant les qualités de la sage Khadîdja était aussi celui qui jugeait les femmes « très ingrates envers leurs époux ». Et qui affirmait aussi : « Rien ne réussit à ceux qui se laissent gouverner par des femmes. » Le Prophète les laissait pourtant libres de venir prier à la mosquée, mais il redoutait un simple échange de regard entre représentants des deux sexes.
Un jour que l'un de ses Compagnons regardait une jolie plaideuse, il le prit par la barbe et l'obligea à tourner la tête de l'autre côté. Grand séducteur, Mahomet venait, il est vrai, de La Mecque, réputée pour ses machos, alors que si l'on en croit l'historien Montgomery Watt ("Mahomet", Payot, 1958), dans les tribus médinoises les femmes disposaient d'une plus grande liberté, même sexuelle.
Est-ce pour cela que le Coran imposa le voile et la réclusion aux femmes du Prophète? Le Livre sacré demande simplement aux femmes de garder une tenue correcte, sauf pour les proches de Mahomet qui ont droit à un traitement spécial. Selon diverses traditions, le bouillant Umar (cf. p. 45) lui aurait conseillé maintes fois de protéger ses épouses des solliciteurs multiples qui envahissaient sa maison.
De plus, elles devaient comme les autres femmes de Médine sortir le soir de chez elles pour se soulager et elles risquaient d'être prises pour des esclaves et maltraitées. Ce ne serait pourtant qu'en l'an 5 de l'hégire, le soir des noces de Mahomet et de Zaynab, que serait tombée la fameuse Révélation: « Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de serrer sur elles leurs voiles (djilbab) ! Cela sera le plus simple moyen qu'elles soient reconnues et qu'elles ne soient point offensées [...]. »
Le djilbab qui donnera plus tard le mot djellaba, la longue robe portée par les hommes et les femmes de l'Égypte au Maroc, pouvant se traduire par cape, ce verset 59 de la sourate XXXII est brandi par les intégristes musulmans pour justifier le voile et la burqa pour toutes les musulmanes : à tort semble-t-il. Car ce verset a surtout été utilisé en Islam par les classes supérieures pour se distinguer du petit peuple.
Ce sera le cas, également dans la même sourate, le verset 53: « Ô vous qui croyez! N'entrez dans les appartements du Prophète que quand il vous est donné la permission pour un repas [...] Quand vous demandez un objet aux épouses du Prophète, demandez-le derrière un hidjab. » Hidjab étant le mot pour rideau, le Coran inaugure ainsi la clôture que connaîtront bientôt toutes les princesses et femmes de haut rang en Islam, d'Agra, en Inde, à Marrakech, au Maroc. Alors, moderne, Mahomet? À son époque, sûrement. Mais il ne pouvait pas savoir ce que ses fidèles feraient en 2010 des versets du Coran.
Par Catherine Gollian dans le revue bimestrielle "Le Point Hors-Série n.6- Les Maîtres Penseurs- Mahomet", France, juin-juillet 2010. Dactylographiée, édité et adapté pour être posté par Leopoldo Costa.
No comments:
Post a Comment
Thanks for your comments...